L'amour, mais aussi...
L'amour est aussi palpable et souple que le vent. Comme lui, il est léger et joueur, imprévisible et sauvage, violent et ravageur. Je ne peux lui faire confiance pourtant la vie m'y oblige. Que celui ci soit bâti des brises qui s'entremêlent ou qu'il surgisse, aussi soudainement qu'un ouragan, je ne peux vivre sans lui. C'est ma plus grande force et ma plus grande faiblesse.
L'amour est aussi robuste que l'acier d'une armure. Comme lui, il me protège de mes ennemis et est un refuge certain contre les assauts de la vie mais il est rigide, froid et lourd : il réduit la liberté de celui ou de celle qui le porte. Pourtant, lorsque je m'en sens démunie, lorsque l'on me le vole, lorsqu'il disparaît, je me sens nue et vulnérable et chaque poignard qui vient se ficher dans mon dos n'est qu'une souffrance sans fin qui finira peut-être même par me tuer.
L'amour est aussi violent que le suicide. C'est l'adrénaline du saut dans le vide, c'est l'impuissance face au sang qui s'écoule de mes poignets tranchés comme autant de sentiments qui déferlent dans mon cœur, c'est le plaisir de la dernière piqûre, c'est la cervelle qui explose lorsque la raison éclate, c'est le délice de la noyade au creux des eaux où je n'avais pas pied...
L'amour est aussi simple qu'une goutte d'eau qui tombe dans la mare : arrivée de nulle part, sa chute diffère rarement ; c'est d'abord une grande éclaboussure dans notre vie mais les ondes de choc s'éloignent rapidement pour s'effacer et simplement se mêler à la masse aquatique, sans plus avoir aucune entité propre. Chaque goutte est différente d'une autre mais sa destinée est toujours tracée.
L'amour est aussi effrayant que l'attaque d'un fauve. Je ne le vois pas toujours venir mais ses muscles puissants enfermés dans la chaleur de cette grande peluche qui s'agrippe à moi en laminant mon cœur et ma raison ne se sont que d'autant plus de raisons de me sentir vivante.
L'amour est un immense brasier, dans lequel pousserait, une fois les cendre refroidies, un grand arbre, destiné lui aussi à être brûler, une fois l'époque venue...